La Fanfare Union de Buix est née le 5 janvier 1902. Elle est partie d’une poignée de Buxois bien décidés à ne pas laisser aller les affaires en d’autres mains. L’origine était purement locale et politique, en réplique à la chorale Harmonie, de l’autre bord libéral. Le Cercle catholique (conservateur) s’est en effet prononcé à l’unanimité pour la fondation d’une fanfare et l’achat immédiat d’instruments à payer sur l’avoir de la société déposé à la Caisse d’épargne de Bassecourt.
1902, c’est aussi l’année de la première automobile à Buix. C’est dire l’ampleur des changements qui ont ensuite consacré le 20ème siècle. La fanfare a donc traversé le siècle à toute vitesse. Depuis 100 ans, la fanfare s’est réjouie de participer aux événements du village, de la région et du Jura. Son souhait le plus cher est encore de servir au mieux les intérêts de la collectivité, dans un esprit musical et amical.
L’histoire de la fanfare est aussi celle du village. Buix était un village agricole (55 exploitations agricoles en 1955, 14 en 2002). Il a été le berceau de la pierre fine. L’usine Burrus a embauché des générations d’ouvriers. Aujourd’hui, l’émigration est encore très forte. Le village peine à retrouver ses 500 habitants, alors qu’il y en avait au maximum 628 lors du recensement de 1950.
Le début du 20e siècle n’est pas riche en archives. Les répétitions avaient lieu à l’école, « en bas », puis à la salle dès 1920. La première photo connue de l’ensemble a été prise en 1920 seulement.
La fanfare Union adhère à la Fédération des fanfares démocratiques d’Ajoie dès sa création en 1921. Les premiers uniformes furent réalisées en 1923 par le tailleur Grélat de Courtemaîche. Le premier festival à Buix eut lieu en 1930. En 1932, la société adhéra à la Fédération jurassienne de musique. Sa première participation à la Fête jurassienne à Delémont fut si décevante que l’on ne revit pas la fanfare de Buix à une fête jurassienne avant 1987 à Courrendlin. Depuis, elle n’en a manqué aucune.
Dès 1949, les rues du village sont goudronnées. En 1952 et 1966, on changea encore les uniformes. En 1972, lasse de voir s’engloutir les bénéfices des fêtes dans la location de cantines, la Musique se résout à en construire une, démontable et exportable. Les talents individuels sont mis à contribution. La cantine est étrennée à Buix en 1973 à l’occasion de la fête régionale des Céciliennes.
Le dernier quart du 20e siècle a connu la construction de la salle polyvalente, la disparition quasi-totale des liens politiques, l’arrivée des ordinateurs personnels. La première fille membre active de la société est arrivée en 1977. Les uniformes actuels ont été inaugurés en 1991.
Comme un chœur d’église, la fanfare intègre les générations; elle participe à la vie de la communauté lors des fêtes et des cérémonies religieuses. C’est aussi un lieu de rencontre et de convivialité. On est encore très souvent membre de la fanfare parce que son père, son oncle ou son grand-père a lui aussi été membre. En effet, deux tiers des membres de 1902 à 2002 sont concernés par ce principe. Enfin, plus de la moitié des membres actifs se sont appelés Courbat, Fridez, Meusy ou Prongué.
Ce texte avait été publié lors du Centenaire en 2002.
Le début du 21e siècle correspond à une période de mutations sociales et technologiques jamais vécue auparavant. Quelles en sont les conséquences pour la fanfare ?
Texte de la plaquette du centenaire en 2002